61 - Glorification de la résilience
Septembre 2022
La semaine dernière (7 sept.), je suis tombée par hasard sur une entrevue à l’émission Pénélope[1] lors de laquelle l’animatrice interviewait deux femmes qui ont survécu après s’être fait happer brutalement par une voiture. Chacune y racontait son horrible accident et sa longue route vers la convalescence.
Mon radar auditif s’est mis à l’écoute quand Pénélope McQuade a demandé à ses invitées s’il existe une glorification de la résilience? Avant que les invitées n’aient pu se prononcer, j’avais déjà répondu à haute voix, comme si l’animatrice pouvait m’entendre : OUI et parfois, ça m’agace un peu.
Une des invitées relatait qu’on lui répète souvent : « Je ne sais pas comment tu fais, moi, je ne serais pas capable. » « Si la situation était inverse, je ne sais pas si je pourrais ». Comme moi, elle pensait : « bien sûr que tu serais capable, mais chacun le fait avec les moyens, les ressources et l’aide qui lui sont disponibles ». La route, la durée et les obstacles différeront pour chacun; les moments de découragements prendront différentes formes aussi, mais notre parcours personnel est une longue série de hauts et de bas, d’aspirations, de victoires et d’échecs, ça s’appelle la vie.
C’est un peu pour ça que mes oreilles se dressent quand on me décrit comme « courageuse » ou encore « championne ». Je suis déterminée, c’est vrai, mais je ne décrirais pas le programme de réhabilitation ou les étapes de la convalescence comme du courage. Pour moi, c’est une nécessité. Dans la vie, on fait des choix. Pour me rétablir, moi, je fais le choix d’avancer; pas certaine que ça entre dans la catégorie « champion ». [2]
Enfin, je laisse aux linguistes, philosophes et autres le loisir de nous offrir une définition concrète de courage, de résilience et leurs dérivés respectifs. Entretemps, je sais que les gens sont animés de bonnes intentions, notamment celle de me motiver, alors de quoi je me plains encore? hihi 😉
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