59 - Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?
Fin juillet à la mi-août
J’ai raconté en partie l’histoire des bas de compression, mais bien sûr, l’histoire ne pouvait s’arrêter à une simple prescription mal remplie, c’eût été trop simple.
Voici donc, en rappel partiel, la comédie dramatique « Requiem pour des bas ». [1]
Le 26 juillet, lendemain de mon rendez-vous avec Dr Aoude et grâce aux services voituriers de ma copine Jo V, je me rends dans un magasin d’équipement médical à Gatineau, quand même assez loin de chez moi.
On m’accueille en me disant qu’on ne peut pas me recevoir, il faut prendre rendez-vous.
Moi : Sérieusement? Mais je suis ici maintenant (je vois la dame des bas seule dans son bureau, je grince des dents.)
J'insiste, mais rien à faire, on m’offre un rendez-vous pour le lendemain. Il faudra que je dérange Jo V une fois de plus demain (soupir).
Le lendemain, la spécialiste me reçoit et c’est alors qu’elle m’annonce qu’elle ne peut rien faire pour moi, la prescription étant incomplète (j’esquive cette partie, vous l’avez déjà lue).
C’est une fois de plus mon héros national, Mme Josée au CUSM, qui vient à ma rescousse. Pas très impressionnée du travail des résidents – « ça fait trois fois que je leur dis » dit-elle - Mme Josée s’engage à refaire elle-même la prescription avec la force précise, la longueur requise et la description du diagnostic.
La conversation avec Mme Josée prend alors une autre tournure, elle me touche beaucoup. Dès le départ, je lui avais dit : « si ce n’est pas un bon temps pour se parler, vous pouvez me rappeler »; ce à quoi elle avait répondu : « ce n’est jamais un bon temps, on est toujours très occupés, donc si je peux aider, je suis heureuse de le faire maintenant ». Je lui en suis très reconnaissante, d’autant plus qu’elle ajoute que c’est sa dernière journée avant les vacances. Des vacances qui, on le devine, sont plus que méritées.
Elle me confie que sa semaine a été particulièrement éprouvante. Sept nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués. « Vous savez Mme St-Gelais, ce sont toutes de jeunes femmes; une semaine particulièrement difficile et émotive pour nous tous. »
Je suis remuée par son partage. Elle me fait réaliser qu’on a tendance à croire (du moins moi) que le personnel de la santé est inébranlable ou, plus précisément, que ces gens sont immunisés contre les émotions qui viennent avec les cas qu’ils traitent au quotidien. Il était naïf de ma part de penser que les professionnels de la santé sont endurcis au point de ne pas ressentir d’émotions face aux défis médicaux de leurs patients, comme si ça faisait partie de leur formation professionnelle. Ce sont des humains, Dieu merci, et mon appréciation pour leur dévouement s’intensifie de façon exponentielle. 💖
Mme Josée tient promesse et je reçois la prescription complète par courriel. Je reprends donc rendez-vous avec le magasin.
Une fois sur place, la spécialiste examine la prescription, pianote sur son clavier d'ordinateur et m'informe qu'elle n'en a aucun en stock (je souhaite acheter des courts et des longs). Elle doit les commander, il faudra 5 à 7 jours. Misère... il faudra que je revienne une quatrième fois. Si elle avait pris la mesure de ma cuisse comme je lui avais suggéré à la deuxième visite, on aurait pu régler ça par courriel ou au téléphone (gros soupir).
Sept jours passent, pas de nouvelle. Je communique avec la spécialiste :
Moi : Bonjour, est-ce que vous avez reçu mes bas?
Elle : Oui, les longs, vous pouvez venir les chercher, ils seront à la réception.
Dans ma tête : Quoi? Vous les avez reçus et vous ne me l’avez pas dit?
Elle : Mon ordinateur me dit qu’ils sont ici, mais je ne les trouve nulle part.
Moi : Je vais vous laisser regarder, svp communiquez avec moi si vous les trouvez.
Le lendemain, j’envoie un courriel :
Moi : Bonjour, est-ce que vous avez trouvé mes bas?
Elle : Oui.
Dans ma tête : « Oui », c’est tout? Pas de danger qu’elle m’aurait informée.
Moi : Donc, juste pour confirmer, je peux venir chercher les deux paires?
Elle : Oui.
Disons que pour le service à la clientèle (composée de gens malades et/ou à mobilité réduite), on repassera
Enfin, après un quatrième voyage au magasin, je suis maintenant l’heureuse propriétaire de bas de compression adéquats à ma situation; bas qui ont fait un travail remarquable, je l’avoue, pour l’enflure de ma jambe.
Les gants de caoutchouc permettent d’étirer les bas et de les mettre bien en place sans les abîmer.
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