44 - Jour 2 (lendemain de la chirurgie)

Jeudi 7 juillet - Jour 2 (lendemain de la chirurgie)

Après les signes vitaux et la prise de sang de 6 h le matin, Faisal, le résident de Dr Aoude, vient faire une vérification vers 7 h 30.  Il examine la jambe, le pansement, le système VAC Prevena, le drain, tout est beau.

 

Attelle (à gauche) et système VAC Prevena (à droit)

D’abord, qu’est-ce tout ce barda?

La photo de gauche met en évidence l’attelle dans laquelle repose ma jambe (attelle que j’appelle à la blague mon « attelage », puisque c’est moi le « cheval » qui transporte la charge hihi). Le bidule blanc est lié au drain par un long tube inséré dans ma jambe, au niveau de la cuisse.  Son but : recueillir le liquide qui s’échappe du drain. Infirmiers ou infirmières se relaient pour vider ce petit machin de plastique et inscrivent rigoureusement sur un registre le nombre de centilitres recueillis une ou deux fois par jour.

La photo de droite dévoile le pansement de mousse qui lui est lié à un système VAC Prevena.  Le pansement de mousse et le tube attaché à la petite machine noire créent une succion qui permet plusieurs choses : « recoller » plus facilement les deux parties de peau, empêcher les infiltrations d’air, de liquide ou impureté quelconque, prévenant du coup les infections.

Émoji triste
Je dois porter mon « attelage » pendant deux semaines, avec interdiction formelle de plier le genou.  De toute façon, je ne sais vraiment pas comment je plierais le genou avec ce gus-gus là! Ce qui signifie aussi que je ne pourrai pas conduire ma voiture pendant deux semaines.

Satisfait de son inspection, Faisal s’apprête à quitter ma chambre.

Moi :  Whoa! Whoa! Just a second Dr.! What’s the plan now?

Dr Faisal précise que j’aurai la visite d’un physiothérapeute ce matin pour évaluer ma condition physique, les infirmières feront leurs tournées d’usage (signes vitaux, prises de sang, antidouleurs, anticoagulants, vérification des tubes, etc.).  Je me réjouis aussi de savoir que Dr Aoude devrait venir me voir dans la journée. C’est bon, on est en « business »!

7 h 45, on m’amène enfin un petit déjeuner solide, premier depuis longtemps.  Alléluia!  J’en arrive presque à apprécier « l’eau de vaisselle » qui sert de café… hihi

Tasse de café
Ah!, mais qu’est-ce que je vois? Mon ange gardien qui se pointe le nez dans le cadre de porte et avec lui, de la bouffe et un vrai bon café[1].  La visite de Michel est courte, mais elle est synonyme de réconfort à bien des égards. Merci Michel.💖

10 h 30, arrivée d’Alexandre mon physiothérapeute.  Décidément, on entre et sort de cette chambre comme dans un moulin à vent…

Alexandre m’invite à descendre du lit.  Une peur s’empare de moi, ma jambe tiendra-t-elle le coup?  Pourra-t-elle soutenir cette masse corporelle? La jambe aura-t-elle tendance à plier sans que je puisse maîtriser son immobilité?

Je m’exécute avec une infinie précaution. Alexandre a préparé une marchette sur laquelle il m’enseigne à placer les mains, mais rapidement, on constate que la marchette n’est pas nécessaire.  Ma jambe, déjà bien entraînée, déploie la force nécessaire pour maintenir solidement en place les 119 lb hébergées par mon corps. 😊

Alexandre me fait faire quelques exercices, il se dit impressionné en précisant que je ne resterai pas longtemps à l’hôpital.  Yes!  Encore de la musique à mes oreilles.

Menu de l'hôpital
Le tourniquet du moulin à vent laisse ensuite place à Alexia, une bénévole de l’hôpital, qui me tend un menu pour mes repas que je peux commander par téléphone. Hein?!  Un menu à la carte à l’hôpital! Eh bien ça alors!

Évidemment, le choix à la carte ne rend pas meilleure la bouffe servie, mais il y a tout de même un sentiment de « luxe » à pouvoir choisir son repas.  En fait, en toute honnêteté, je ne devrais pas critiquer la bouffe de l’hôpital, elle serait bonne si seulement elle arrivait chaude… C’est ma seule doléance.

En après-midi, l’infirmière-chef, Mme Joanne, vient vérifier mon état, ainsi que le pansement.  Je réalise rapidement que Mme Joanne sera clé dans mon cheminement des prochains jours.

Finalement, la visite que j’attendais avec impatience : Dr Aoude arrive en fin d’après-midi avec un résident.  Il se dit très content de la chirurgie et mentionne fièrement qu’il a exécuté le tout en moins de deux heures.  Il précise par contre que la tumeur était plus grosse que prévu. 

Moi : ah bon, vous avez des inquiétudes?  Non, Dr Aoude est très heureux des résultats, il ajoute qu’il saura mieux demain après avoir discuté avec la Pathologie.  Inutile de dire que j’ai très hâte d’avoir aussi la certitude que tout a été enlevé.

La journée s’achève sur une douceur, Michel et Jean me rendent visite et me gâtent d’une crème glacée : jouissance immédiate pour mes papilles.  Il y a de ces petits plaisirs dans la vie qu’on ne saurait décrire, mais qu’on a immense bonheur à savourer (sans mauvais jeu de mots 😉).

Somme toute, une bonne journée.  Les antidouleurs me permettront en plus de faire ma nuit comme un bébé.

 

 

 

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