30 - Radiothérapie: quatrième traitement et rendez-vous avec le radio-oncologue
Mercredi 1er juin – 4e traitement et rendez-vous avec le radio-oncologue
À 4 h 30, je suis au sous-sol pour faire un cours de bodypump. C’est étrange, j’ai l’impression que les instructeurs me parlent personnellement durant les entraînements cette semaine. Mes yeux rivés sur YouTube, Ben, mon coach du jour, semble examiner mon âme et dit :
Are you riding or are you driving? Hold yourself accountable…
I am driving of course! And yes, I am making myself accountable!
Ma santé, c’est à moi de la prendre en main, autant que faire se peut bien sûr.
Hier, c’était Chris du cours de spinning qui disait :
Change makes you stronger! Are you ready?
Stronger? Je ne sais pas, but yes, I am ready!
Mais, je n’ai pas le temps de me complaire dans l’inspiration du moment, il faut que je m’active. Christine et moi quitterons la maison à 7 h. Go, go, go!
Je remonte dans la cuisine pour déjeuner et regarde dehors. Non, mais ce n’est pas vrai?! De la pluie! Encore! Je commence à « dire la messe ». J’en ai assez de cette température merdique, ça rend la route tellement déprimante et endormante. Mais je n’y peux rien, il faudra bien que je fasse contre mauvaise fortune, bon cœur. Espérons que si mère nature n’est pas de mon bord, c’est parce que mère santé a jeté son dévolu sur mon cas. Toutes les mères du ciel ne peuvent tout de même pas être attribuées à une seule personne, je comprends. Je vais garder mon abonnement avec mère santé finalement.
417 Est, nous revoilà! Les mêmes arbres, les mêmes nids de poule; une circulation assez fluide somme toute.
Au CUSM, c’est Dr Assu, l’adjointe du radio-oncologue, qui me reçoit en premier lieu. Elle examine mon genou très légèrement rougeâtre, rien qui ne ressemble à un coup de soleil. On discute du fait que je n’ai pas d’effets secondaires, mais elle me rappelle que ça pourrait arriver dans les prochaines semaines. Cinq minutes plus tard, elle m’envoie à la salle de radiothérapie no 4. Sur les 8 salles existantes, il semble que la no 4 m’ait adoptée. C’est parfait, je l’aime bien aussi. On se fait un clin d’œil convenu.
Ah tiens donc! Ce matin, je dois reprendre le jeu meccano[1]
de la jaquette (lundi, j’en avais une avec des cordons, c’est tellement plus
simple). Jaquette enfilée, j’attends mon tour dans le
corridor.
Je vois une femme arriver pour son traitement; pour elle, c’est une première fois. Je la sens fébrile. Je la vois prendre le carré de tissu qui lui servira de jaquette et je me demande si je devrais l’aider à l’assembler. Un peu gênée de m’interposer, je m’abstiens.
Seigneur du St-Ciel! N’ayant pas réussi, cette pauvre femme a pris le carré de tissu et l’a enroulé autour d’elle comme un drap. Elle le tient avec pudeur sur son corps nu en sortant de la salle d’habillage. Non, mais sérieusement, ça ne va pas du tout! Il faut que je l’aide et que je lui permette un peu de dignité. Je prends un nouveau carré de tissu et je construis une jaquette pour cette femme. Je lui offre en expliquant qu’il faut construire les manches en premier, ça facilite la tâche. Reconnaissante, elle prend la jaquette assemblée et retourne dans la salle pour se changer. Voilà, c’est ce que je disais, des jaquettes assemblées seraient tellement plus simples.
Revenue dans le corridor, plus dignement recouverte, elle se méprend sur mon rôle. Est-ce avec vous que j’aurai le traitement? Non, je ne travaille pas ici, je suis aussi une patiente. Je vois qu’elle remarque alors ma propre jaquette. On l’appelle dans la salle no 3. Bonne chance madame!
Juliana m’invite au même moment à prendre place dans la salle no 4, elle reprend minutieusement la routine du positionnement.
Au plafond, je regarde les photos de la nature, elles sont drôlement plus clémentes que la réalité à l’extérieur.
4 done, 1 to go! Christine prend le volant pour le retour. J’essaie de dormir un petit brin dans la voiture, mais je ne suis pas très bonne avec les siestes de jour, je n’y arrive pas malgré la grisaille du moment. Oh well! Je me coucherai plus tôt ce soir.
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