28 - Radiothérapie: deuxième traitement

Vendredi 27 mai – 2e traitement

6 h 15, je suis dans mon garage, j’attends Jo V, ma copine, qui m’accompagne ce matin.  Il pleut à boire debout.  Yeah!  Comme la route va être agréable!  Not!

Jo V a rencontré diverses embûches sur son chemin, certaines routes ou parties de routes sont fermées.  La ville de Gatineau craint les inondations très probables.  6 h 35, on entre dans cet immense lave-auto naturel dont l’intensité augmentera ou diminuera selon son humeur du moment. Les essuie-glaces font du cardio haute intensité. Prudence et vigilance seront nos compagnes de voyage.

J’arrive tout de même en avance pour mon rendez-vous, mais cette fois-ci, le monsieur devant moi est en retard.  Il faudra donc attendre que son traitement soit terminé avant que je puisse débuter le mien.  Entretemps, je m’applique à construire ma jaquette.  Un immense morceau de tissu plat doté d’une centaine de boutons pression.  Mes habiletés de conception graphique ne sont pas à leur meilleur ce matin, comment fonctionne donc cette maquette 3D à construire?  Et qui a eu l’idée de ne pas coudre au moins les manches?  Sauf erreur, à quelques exceptions près, j’aurais tendance à croire qu’on a pas mal tous les bras au même endroit.  Bon Jo! Arrête de gueuler dans ta tête, confectionne la jaquette et enfile-là qu’on en finisse.

Appareil pour la radiothérapie
Erica apparaît enfin dans la porte pour m’inviter à entrer.  Ce matin, c’est la salle de traitement
no 4 qui m’ouvre ses portes.  Les techniciennes préparent le lit et mon moule, puis m’invitent à y prendre place.

On positionne à nouveau mes jambes, puis ma tête.  Je regarde les images lumineuses au plafond.  Quelle belle attention de mettre ces images lumineuses de la nature qui donnent le goût au renouveau et à la vie.

La machine se lance langoureusement dans sa chorégraphie; demi-cercles à gauche, demi-cercles à droite.  Je me sens comme un poulet BBQ, mais dans ce cas-ci, c’est le BBQ qui tourne autour de moi. Gaspard sera de nouveau grillé pendant 20 minutes.  Allez hop!  C’est terminé.

Je me rhabille, quelqu’un d’autre pourra démanteler la jaquette… Je rejoins Jo V à la cafétéria.  Direction Ottawa-Gatineau.  Sur le chemin du retour, Jo me parle de notre prochain voyage sac à dos.  YESSS!  Ça aussi c’est une motivation sans pareille. 

Le ciel pleure toujours toutes les larmes de son corps et, si j’en crois la couleur des nuages, il est en dépression profonde.  Les rires des deux « Jo », qui résonnent dans la voiture, n’arriveront pas à insuffler un sourire ensoleillé au plafond morose qui surplombe notre horizon pendant deux heures et demie.

Mais tiens donc!  J'avais tort! On arrive dans l’est d’Ottawa et j’observe la résurrection des pylônes électriques.  Droits et fiers comme des chênes, ils sont présentement retenus par d’immenses sangles, mais j’ignore ce qui leur sert d’ancrage.  J’ignore aussi comment ils ont rafistolé les jambes métalliques cassées et les câbles électriques dégainés qui leur servaient de bras. Bravo Hydro One! Les citoyens seront heureux de retrouver leur routine quotidienne.  Même les mauvais moments sont plus heureux dans le confort de l’électricité. 

Arrivée à la maison, câlin à Jo V, merci mon amie; petite bouchée et retour au travail.  Les courriels n’ont pas attendu mon retour pour remplir mon Inbox.

 

Commentaires