3 - L'appel du docteur
Mercredi 16 mars – Dre Laberge m’appelle : « Toi qui ne voulais pas venir me voir, c’est une bonne chance que tu sois venue, c’est un sarcome ». Mon cerveau a enregistré le mot, il a aussi enregistré l’urgence dans la voix de Dre Laberge, mais il refuse encore sa signification, mieux vaut vérifier. Moi : « Excuse-moi, mais tu veux dire quoi par un sarcome? » Je connais la réponse, mais ça ne colle pas. Le mot a sûrement une autre définition (après tout, j’ai déjà parlé de ma grande connaissance médicale inexistante). Dre Laberge : « c’est une masse cancéreuse, je te réfère tout de suite à Dr Turcotte au Centre de cancer du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ». Les mots rebondissent dans ma tête, il semble s’y trouver un grand trampoline où les mots se bousculent et s’amusent à me faire perdre ma concentration. Qu’est-ce c’est que cette histoire? On ne devait pas parler de physiothérapie? Voyons donc! Je n’ai pas le cancer moi, j’ai une blessure sportive à guérir. Quelqu’un s’est sûrement fourvoyé quelque part!
Question de
me sortir de mon ignorance, je fais appel à mon grand collègue médical, Dr
Google! J’essaie d’y trier le vrai du
faux; les données réelles des faits alternatifs. Oh loy
loy! Je n’ai pas fini mes lectures
(j’y suis toujours d’ailleurs).
« Un sarcome est une tumeur maligne qui se forme aux dépens du tissu conjonctif ou des tissus qui en dérivent comme le tissu cartilagineux ou le tissu osseux. Il peut aussi se former aux dépens de tissus non conjonctifs de soutien comme les muscles ou le système nerveux périphérique. » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Sarcome)
Jeudi 17 mars – Le CUSM m’appelle pour fixer un rendez-vous le lundi 21 mars. Mon ahurissement est total. D’une part, il aura fallu un seul jour pour l’appel et, d’autre part, vous dites dans trois jours, pas dans trois ans?! Le système de santé déborde de toutes parts… un drapeau rouge se lève dans mon subconscient quant à l’urgence de la visite. Ceci dit, je ne serai pas au CUSM le lundi 21 mars, je serai au Mexique. Premier voyage depuis plusieurs années en raison de la COVID. J’étais déjà un peu anxieuse de partir seule après si longtemps, et ce, sans connaître les aléas de la pandémie en territoire étranger. On s’entend que si j’ai le cancer, je vais aller au Mexique avant. Une semaine ne va rien changer dans ma vie, elle me permettra sûrement de mettre de l’ordre dans mes idées (note à moi-même : « mettre de l’ordre dans mes idées »; énoncé à classer dans le tiroir naïveté!).
18 au 25 mars, Riviera Maya[1] – Je profite du sable chaud, de l’air salin et du soleil enveloppant pour faire de la visualisation. Avec un peu de chance, les rayons du soleil irradieront la masse. Avec un peu de chance…
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