16 - 7e "représentation" - mes chums de filles
Samedi 7 mai – 7e représentation
Mes chums de filles c’est un groupe formidable de sept femmes (huit avec moi) – pas que je sois moi-même formidable, hihi, mais j’apprends d’elles. Nous nous connaissons depuis plus de 30 ans. Une amitié qui n’a pas de prix.
Photo de 2015
Elles aussi, en raison des échanges de courriels, croient que j’ai une surprise à partager. En leur rappelant que je n’ai jamais parlé de surprise, mais plutôt de quelque chose que je souhaitais leur montrer, Danielle dit à la blague : on dirait que tu veux abaisser nos attentes, ce à quoi je réponds : non, juste les gérer. 😊 Mais une surprise, elles en auront une, ça c’est sûr.
Ces dames de cœur sont d’une générosité sans borne. Dans la semaine précédant le souper, j’avais fait un appel à toutes pour leur demander si elles pouvaient contribuer des items de cuisine, des couvertures, des vêtements ou autres pour l’amie d’un ami dont l’appartement est passé au feu – perte totale! Elles arrivent chez moi chargées de boîtes et de sacs qui remplissent mon salon. Merci les filles!
Ce soir, ce sont Christine, Lucie, Hélène, Danielle et JoHanne qui ont pu se joindre à moi. Évelyne et Lynda ne peuvent malheureusement être parmi nous (j’aurai l’occasion de leur parler plus tard). Je les regarde rire à gorge déployée pour tout et pour rien, mais je sais qu’elles s’apprêtent à vivre des émotions fortes qui n’étaient pas à l’ordre du jour. Je m’y prépare mentalement.
J’installe mon ordi sur la table de la cuisine et je
fais une mini mise en garde avant cette 7e représentation. Mes chums, je les connais comme si je les
avais tricotées, je n’aurai pas dit deux mots qu’elles auront
3 500 questions. Je leur
demande de m’écouter et de garder leurs questions pour la fin. Je sais que ce sera difficile... mais on ne
peut pas leur reprocher d’être curieuses et intéressées quand même. 😉
Scène 1, prise 7 : l’histoire commence en décembre, photo de Gaspard, vidéo de Gaspard, bla, bla, bla, bla, bla. Une fois de plus, je partage ma perspective sur le défi qui m’attend, j’essaie de les rassurer, mais je sens leurs émotions à fleur de peau. Des larmes atterrissent dans des mouchoirs. Cette fois-ci, la représentation ne s’arrête pas là; cette fois, je dois faire appel à leur aide. Quelqu’un pourrait-il venir à Montréal avec moi pour les traitements de radiothérapie? C’est 5 jours, c’est beaucoup.
La réponse ne se fait pas attendre, donne-nous tes dates et on se partage la tâche. As-tu besoin d’aide avec le ménage? Non, j’ai déjà une compagnie qui le fait pour moi. As-tu besoin d’aide avec la bouffe? Non, j’ai préparé des portions individuelles congelées. As-tu besoin d’aide avec le gazon? Non, j’ai aussi une compagnie pour l’entretien et pour la tonte. Présentement, outre les traitements à venir, je ne vois rien d’autre. Il faudra voir ensuite.
Un commentaire fend l’air. Je m’y attendais, mais l’entendre me remue un tout petit peu. « Donc, tu sais ça depuis décembre et tu ne nous en as pas parlé? »
Non, je les invite à « rembobiner le tape et à rejouer la cassette » dans leur tête. En décembre, janvier et février, je pensais que c’était une blessure de guerre. Au début mars, quand j’ai vu Dre Laberge, on pensait à une déchirure ou une hernie musculaire. Même à la mi-mars, après que Dre Laberge ait mentionné la présence possible d’un sarcome, Dr Aoude avait indiqué ne pas être inquiet à ma première visite. En plus, quand Dr Montreuil a procédé à la biopsie, la possibilité d’un hématome a de nouveau été soulevée. La vraie nouvelle n’est arrivée qu’ensuite et, pour moi, la vraie nouvelle était essentielle à l’annonce officielle. Jamais je n’aurais créé un branle-bas de combat sans avoir une certitude absolue du diagnostic. Mes chums sont mes chums, elles comprennent. Merci les filles! 💖
Les petits plats, la lasagne, le vin et le dessert accompagnent les rires qui ont repris leur place autour de la table. Ça me fait du bien de les avoir si près de moi. « Une chance qu’on s’a… »[1].
La soirée tire à sa fin, je les sais encore abasourdies, mais on se quitte avec les câlins interminables habituels. Christine reste un peu plus longtemps et on jase un moment. Il faut savoir que Christine est elle-même en rémission totale d’un cancer du sein. Elle a parcouru la route qui m’attend.
Christine m’offre la plus belle et la plus grande motivation qu’il m’ait été donné de recevoir; un carburant qui nourrira mon engin intérieur sur toute la durée du trajet. Elle me dit : tu guéris de ça et ensuite on part pour la Grèce[2]! YESSSS!
Christine et moi sommes allées en Afrique en 2018. C’est une excellente compagne de voyage. Nous avons vécu une expérience transformative. La découverte d’un continent si différent du nôtre et de la nature sauvage dans son quotidien m’ont marquée profondément. J’ai très hâte de me laisser porter par cette nouvelle aventure hellénique.
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